Si j'en avais eu le courage, j'aurais crié. Crier autant que je le pouvais pour faire fuir les zombies. Mais ils étaient trop pour moi. Toutefois ca n'était pas forcément d'eux dont j'avais peur, mais plutôt ce qu'ils pouvaient me faire. J'étais terrifié; incapable de faire le moindre geste. Je voulais bouger, courir , m'enfuir pour ma vie mais mes jambes refusaient d'obéir et restaient clouées sur le sol sans bouger. Je ne sentais même presque plus le froid qui me glaçaient le sang; la peur camouflait tout. Le froid, le bruit du claquement de mes dents. Les seules choses que j'entendais étaient le raclement des pieds des zombies sur le sol qui me cherchait inlassablement dans le noir. Mon dos était appuyé contre le tronc d'un arbre, mes bras ressérés autour de moi pour me réchauffer. Je ne portais qu'un sweat et un pantalon. Quel crétin, j'aurais pu au moins faire l'effort de trouver des chaussures. Mais non, il fallait toujours que je fonce droit devant moi sans prendre le temps de faire une petite pause. J'avais eu le temps aujourd'hui après tout. Aucune attaque, aucune menace. J'aurais pu au moins m'arrêter. Non, il fallait toujours que j'avance sans souffler un peu.
J'étais incapable de parler à cause de la peur et du froid mais mes yeux lançaient des éclairs tels que n'importe qu'elles personnes censées qui auraient croiser mon regard aurait voulut s'enfoncer six pieds sous terre.

Les voix des zombies me faisaient frissonner. Ils devaient être deux ou trois à quelques mètres de moi. Pas plus, ni moins; et c'était largement suffisant. Je tremblais de tous mes membres; une fois sur deux j'avais trop chaud ou trop froid. Je me suis forcé à baisser les yeux au sol pour chercher de quoi me défendre. J'allais devoir attaquer, c'est sûr, ils avaient sans doute flairer ma piste. Ou alors j'allais devoir fuir, ca aussi c'était une autre option envisageable. Mais même si j'avais peur, je n'étais pas de ces personnes qui fuyaient au premier danger. Le silence que l'on pouvait entendre à côté des grognements, des râles presque silencieux et des crachas des créatures sur le sol me terrorisait. J'avais peur autant que j'avais la rage. Et quand j'ai la rage, personne, pas même moi ne pouvait vraiment savoir jusqu'ou je pouvais aller. Ils se sont arrêtés quelques secondes de racler leur pieds sur le sol, j'ai fermé les yeux, j'ai souffler. A présent, seuls leur reniflement bruyants résonnaient dans la nuit. Puis j'ai sursauté violemment. Une main m'agrippa le bras et me planta ses ongles dans ma peau. J'hurlai et adressa au premier zombie un premier coup à l'aveuglette. Mon poing heurta son menton qui bascula en arrière et sa nuque émit un sinistre craquement. Vite putain...Une arme...Une batte...Quelque chose!
J'aurais voulus les crier ces mots; comme dans l'espérance qu'un objet me permettant de me battre allait apparaître dans ma main, comme par magie. Mais ma voix ne résonna pas non plus dans la nuit, mes pensées crièrent à sa place.
Premier zombie neutralisé. Je m'apprêtais à prendre mes jambes à mon cou quand une seconde main m'attrapa la cheville et me fit basculer tête la première en direction du sol. Mon menton heurta la terre humide et celle ci emplit ma bouche. Je poussai un juron exagéré et cracha sur le sol.
"Sales crevards...j'vais vous arrachez les dents une par une, si toutefois il vous en reste. " Hurlai je en empoignant fermement la main qui tenait ma cheville. Elle n'était plus que peau sur os et même si à une époque j'étais beaucoup plus sensible à tout ça, cette sensation de ne sentir plus que la chair des zombies que je tenais sous mes mains, me dégoutait toujours autant. Je tirais sur la main pour l'arracher et en moins de deux minutes à peine, elle pendouillait au moins de mes doigts. Une fois libéré, je me relevai le plus vite possible et miracle ! Mes doigts croisèrent le chemin d'un épais bâton qui pourrait bien m'être utile. Je serrais mes doigts autant que je le pouvais. Je sentis soudainement une tête arrivée près de moi.  Je balançai un coup dans la direction ou elle se trouvait mais n'y trouva que du vide. Elle réapparut à ma droite, il me semble car je la sentis de nouveau frôler mon autre bras. Un autre coup dans cette direction. J'entendis un zombie s'effondrer dans l'ombre mais deux autres me sautèrent dessus. Ils me firent tomber à terre. Je ne pouvais les voir mais pouvais deviner à quoi ils ressemblaient. L'uns était plus costaud que l'autre; c'était qui m'écrasait. Il s'aplatit sur moi et je sentis ses mains s'avancer jusqu'à mon cou. Je lui balança un parfait crochet à la mâchoire mais le zombie combattait. Il m'écrasa le visage d'une main tandis que je poussai un hurlement. D'un coup de pied dans ce qu'il restait de son ventre, je l'envoya valser à quelques mètres de moi. Le second spécimen, paraissait moins costaud mais tout autant effrayant. Il tenta de me sauter dessus autant qu'il le pouvait mais je l'esquivais et lui porta un violent coup qu'il le fit s'effondrer à terre.
" Sales saletés." Grognai je d'un ton méprisant. J'essuyai d'un revers de main le sang qui me coulait le long de la lèvre. L'uns des zombies avaient du me faire mal en me sautant dessus ou alors je me l'avais sans doute tuméfié légèrement en tombant. Je restais bouleversé le temps d'un instants. Je n'avais pas combattu en plein jour; mais à la lumière de la lune, qui brillait calmement et innocemment dans le ciel, juste au-dessus de moi. Et je la remerciais d'un rapide coup d'œil en sa direction de m'avoir éclairé. Le combat n'avait pas été rude mais un seul zombie pouvait parfois suffire à faire flancher toute une vie. J'essuyai rapidement la partie encore humide de mon cou et de mes bras ou était passé la langue. Pourvu que les gentilles lichettes de zombies ne fassent pas le même effet que les morsures. J'avais eu de la chance. Encore une fois la rage s'était installée en quelques secondes pour faire fuir la peur qui me hantait juste avant. Comme quoi, être impulsif avait ses avantages.

Je rejoignis la route, qui se trouvait à quelques mètres de la forêt ou reposait à présent les corps des crevards et après un énième crachas sur le sol, m'élança dans la nuit. Je ne pouvais pas me permettre de rester ainsi dans l'ombre, près d'une forêt qui était en général un repère idéal pour chaque zombie. Et puis il faisait déjà nuit, je devais trouver un endroit pour dormir le plus rapidement possible ou j'allais devoir courir toute la nuit, jusqu'au jour, avant de me reposer.
Cela faisait des semaines que je ne vivais que de peu. Nourriture une fois sur deux, eau; seulement quand j'en trouvais et pour les habits, il ne fallait même pas y penser. Mais j'arrivais à avancer malgré tout, c'était l'important. Je ne cherchais pas vraiment des gens à qui m'allier; la solitude fait souvent bien les choses. Mais je devais avouer que dans ces moments là, avoir un peu d'aide n'aurait pas été de tout refus. Et puis la forêt était longue et large. Vingt minutes que je courrais à la recherche d'un abri. Une cabane, une maison isolée, n'importe du moment que je pouvais dormir sous un toit.
Je désespérais de ne pas en trouver quand mon imagination sembla me jouer des tours. La sortie de la forêt arrivait bientôt et au loin...Des lumières. Petites; minuscules même. Mais bien là. Je me surpris à accélerer le pas. Des lumières ? Signes de vie.Une ville encore habitée par des humains normaux ? Une ville...Un village peut être ? Un repère ? Appelez ça comme vous le souhaitez. Il y avait des signes de vie là bas et inconsciente aurait été la personne qui aurait osée se mettre sur mon chemin quand je me mis à courir vers les points lumineux, du plus vite que je le pouvais.

Autres choses à savoir sur Ed:

° Avant que le massacre commence, Ed avait deux frères. Un plus grand, et un plus petit. Ils ont sans doute été transformer en zombies aujourd'hui et l'unes des plus grandes craintes du jeune homme serait d'en achever uns des deux si toutefois un jour il tombait sur le zombie de l'uns de ses frères.

° Encore une fois avant que le massacre ne commence,  Ed n'était pas aussi froid qu'aujourd'hui. Il avait beaucoup d'amis sur qui il pouvait compter, une petite copine mais comme la situation mondiale s'est aggravée, la seule vraie solution qu'il ai trouver est de se réfugier dans l'ombre, là ou il était sûr que personne ne pourrait vraiment l'atteindre.

° Ed aimait beaucoup le chant et la musique. Son rêve était de devenir chanteur ou encore écrivain, il rêvait de se lancer dans une carrière artistique mais la propagation du virus a tout balayé sur son passage; aussi bien son bonheur que ses chances de devenir ce qu'il voulait être.

° Ed et sa famille vivait aux Etats Unis avec sa famille, dans un grand immeuble. Il n'aimait pas particulièrement les grandes villes non pas à cause de l'ambiance qu'il y régnait mais plutôt du bruit, lui qui aimait le silence. Avant il faisait parti de l'équipe de football de son école et aimait beaucoup le sport. Faire de la muscu et auparavant du foot lui permet énormément aujourd'hui de se défendre quand il en a besoin.

°Ed n'a jamais vraiment aimé la routine et l'ennui. Il fallait toujours qu'il y ai quelque chose d'excitant dans sa vie pour éviter qu'il se sente mal. Il aime l'adrénaline, il a toujours souhaiter un peu plus de piment dans sa vie que celle qui menait avant. Il faut dire qu'avec l'arrivée de tout ce cauchemar, son souhait s'est en parti réalisé.